La mine de Groute-La Herrère
Cette mine de fer a été exploitée pour alimenter la forge de Claverie ou forge du milieu. En 1631, Pierre de Claverie, seigneur du château d’Arudy, s’était fait concéder par les habitants de Béost le droit d’ouvrir des mines dans les dépendances de cette communauté.
Une visite de la mine en 1987 par G. Bianchi
Cette mine fut ouverte dans le quartier de montagne de la Herrère, dans le territoire de Béost, rive gauche de l’Ouzom.
Voici la description de ces travaux donnés par G. Bianchi en 1987 [1].
« Dans le quartier de Béost [2] anciennement dénommé « La Herrère », mais au Sud-Ouest de Ferrières cette fois, sur la rive gauche de l’Ouzom, en face du village d’Arbéost, un piton de calcaires rouges lapiazés (altitude 835 m) montre en abondance sidérite et hématite. Deux recherches exiguës en boyau et descenderie de 3 et 5 m s’ouvrent à la base des rochers ; une dizaine de mètres plus bas, à l’Est, deux travaux souterrains ont attaqué en profondeur la formation.
Le premier s’ouvre au ras du sol par un étroit soupirail terreux et plongeant, par lequel on se laisse glisser, par une pente à plus de 45° et sous un plafond tourmenté qui ne dépasse jamais 1,40 m, jusqu’au fond chaotique, à une dizaine de mètres sous le niveau de l’entrée. De là divergent plusieurs boyaux, vite achevés sur des trémies ébouleuses, le tout pouvant se développer sur une quarantaine de mètres au total dans l’interstrate ainsi grossièrement défruité.
Le second, d’une facture très différente et beaucoup moins primitive, s’ouvre par un porche de 4 m de large creusé dans le calcaire (désescalade un peu délicate de 3 m) sur une galerie descendante de dimensions confortables, qui, passé un rétrécissement, donne accès à une salle de 7 x 5 x 3 m. Au Nord, une courte recoupe de 3 m, identique à celle visible juste au-dessous de l’entrée, fait découvrir les schistes.
Peu datables, ces travaux sont cependant fort anciens. De Dietrich semble en avoir ignoré l’existence. Ils pourraient remonter, pour le premier au Moyen-Age ( ?), au XVII° ou XVIII° pour le second ».
Visite de la mine
Cette vidéo a été réalisée et diffusée par Jean-Marc Poudevigne [3], parmi de nombreuses vidéos de visite de mines du Val d’Azun.
Elle montre l’exploration du second travail décrit par G. Bianchi.
[1] G. Bianchi. Anciennes mines de fer en Béarn et en Soule, 1987, Imprimé par l’auteur. p19 p.
[2] G. Bianchi a écrit « Louvie-Soubiron ». Il s’agit en fait du quartier de La Herrère de Béost.
[3] J-M POUDEVIGNE. « Randonnées vers les mines du Val-d’Azun », 2022, Éditions Cépaduès, 102 p.
Émile Pujolle