L’usine de l’Artigue de la borde
Phosphates noirs et dolomie frittée
En bordure de l’Ouzoum, au lieu-dit « Artiga dera borda » des ruines énigmatiques envahies de végétation intriguent. Les avis des « anciens » divergent : fours à chaux, installation de production de charbon de bois, ou de goudron. Pour certains adolescents visitant les lieux, c’était, sans aucun doute, un temple de Cthulhu [1], avec son architecture étrange.
Plus sérieusement, les documents trouvés aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques permettent une première approche de l’histoire et des fonctionnalités de ce site réduit à l’état de friche industrielle.
– Voir les photographies dans le portfolio en bas de l’article, après les notes.
Le site de l’Artigue de la borde
Les ruines de l’ancienne usine se trouvent au lieu-dit « Artigue de la borde [2] », à 1,3 km environ en amont du Pont de l’Arriusec, sur la route départementale D 126 qui relie Asson au Col du Soulor. En bordure de la route, une passerelle métallique [3] au tablier de planches en mauvais état permet de franchir l’Ouzoum.
En pénétrant sur le site, très envahi de ronces et d’arbres, on trouve trois ensembles de ruines.
– Tout d’abord, sur la gauche, un ensemble de murs bas délimitant des espaces rectangulaires. Le premier espace de 10 m sur 4 m pourrait être le socle d’un bâtiment provisoire. Les trois espaces suivant forment des enclos de 6 m sur 5 m bordés de murs en pierre de 1 m de haut, sur trois cotés.
– Puis un vaste bâtiment rectangulaire d’environ 25 m de long sur 6 m de large dont les ruines peuvent évoquer un vaste hangar. Le sol du bâtiment est surélevé d’environ 3 m par rapport au sol naturel et parcouru, sur toute sa longueur d’un canal souterrain évoquant la présence d’une installation hydraulique.
– Ensuite, plus à l’ouest, près du pied de la montagne, un ensemble de 32 tours creuses de 3 m de hauteur et 2,50 m de diamètre, accotées deux à deux, groupées en quatre ensembles de huit éléments. Chaque tour comportait une embrasure de 70 cm de large sur 1,90 m de haut, autant qu’on puisse en juger d’après le seul élément non effondré.
Chacune de ces tours, construite en maçonnerie de pierres plates liées à la chaux, est munie, en son centre d’une buse en fonte s’enfonçant dans le sol, coudée, qui semble rejoindre un réseau de « conduites » souterraines qui parcourent tout le site. Ces conduites, enfouies à 1 m de profondeur sous le sol naturel sont de section carrée, de 0,5 m sur 0,5 m, construits en dalles et pierres sèches.
Une rangée de huit piliers cylindriques en pierre, de 0,80 m de diamètre, distants de quatre mètres, haut de 3 m, sépare cet ensemble en deux parties. Une deuxième rangée de piliers identiques borde l’ensemble à l’Est. Cet ensemble est assez bien conservé dans sa partie nord, beaucoup plus dégradé vers le sud ou la plupart des tours sont en ruines.
Tout cet ensemble est assez énigmatique. Et la carte postale [4] qui représente la « construction des fours de l’Artigua déra Borda » ne nous éclaire guère. Il ne reste rien des baraquements du premier plan, il semble bien y avoir un embryon de terrassement, ou un chantier de tailleurs de pierre, au second plan à l’emplacement où l’on retrouve maintenant les ruines du premier bâtiment. Seuls les « fours » en construction, au troisième plan, sont bien visibles.
Que nous disent les archives ?
Aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, on trouve deux dossiers, cotés 8 S 2 et 8 S 3, avec des liasses de documents – plus d’une centaine de pièces – concernant les procédures et délibérations qui ont précédé l’installation de l’usine de l’Artigue de la borde, mais aucun document technique.
Ces documents nous révèlent une histoire compliquée et confuse de demandes de concessions minières par des personnages spéculant sur d’hypothétiques découvertes de gisements prometteurs de richesses. On en est presque, encore, à ce mythique « Eldorado pyrénéen », qui avait déchaîné les passions – surtout boursières et spéculatives – au XIXe siècle.
En simplifiant, on peut suivre quatre personnages principaux [5].
Urbain (Hubert) Roch
En octobre 1909 [6], la mairie d’Arthez-d’Asson avait attiré l’attention du service des mines et du Préfet sur « les gisements de phosphates non exploités existant dans les montagnes de [sa] commune ».
Plus précisément, ces « gisements de phosphates se trouvent sur les terrains communaux d’Arthez-d’Asson et dans le quartier dit d’Angosse ». La municipalité d’Arthez-d’Asson avait été poussée dans cette demande [7] par un certain Hubert Roch – il se fait appeler Urbain, originaire de Roquefort-sur Soulzon (Aveyron), conducteur d’automobiles à la Société des Caves de Roquefort [8].
Dès 1909, M. Roch avait demandé, pour son projet d’exploitation des phosphates noirs la concession de terrains communaux ainsi définis : « les terrains du quartier d’Angosse appartenant par indivis à ces deux communes [Arthez-d’Asson et Asson] » [9]. Le 28 février 1910, la commune d’Arthez-d’Asson lui donnait l’autorisation d’entreprendre des recherches, suivie, en août 1910 par la commune d’Asson [10]. Il obtenait, le 29 août 1910 la même autorisation pour rechercher des phosphates et autres minerais sur le territoire de Bruges [11].
Léon Rochet
Or, en août 1910, le docteur Léon Rochet, médecin militaire en retraite et administrateur des mines d’Ouenza [12], demeurant à Oloron, demandait, lui aussi, la concession de communaux d’Arthez-d’Asson, d’Asson et Bruges [13] pour y rechercher « tous minerais ».
Une vive compétition entre les deux hommes les amena alors à faire assaut de surenchères auprès des trois communes – qui avaient passé un accord pour exploiter au mieux de leurs intérêts ces richesse minières escomptées. Le docteur Rochet s’engage à participer financièrement à l’élargissement de la route d’Arthez-d’Asson à Ferrières et même « à prendre en charge le surcroît de dépenses que nécessiterait un élargissement suffisant pour y placer des rails [14] ».
De plus, en 1911, le docteur Rochet , achetait la concession des Mines de Baburet [15]. En pourparlers avec Mme Laquiante, vendeuse de la propriété Angosse, il allait devenir propriétaire du quartier Angosse, sur le territoire d’Asson, indivis avec Arthez-d’Asson. Il appuyait alors sa demande de la promesse d’une indemnité de 100 F par an – au lieu des 40 promis par Roch – et réitérait des propositions d’améliorations conséquentes des communications dans la vallée de l’Ouzom.
100 F (1912) valent 325 € (2021). Source : INSEE.
Dès lors, les communes se divisèrent, Arthez-d’Asson soutenant plutôt Roch et Asson, Rochet ; quant à Bruges – et même Louvie-Juzon – elles cherchèrent à tirer aussi avantage de cette situation. Le Préfet, le service des Mines, divers députés intervenant dans des sens différents ne firent qu’embrouiller les choses.
En avril 1912, Roch demande à la mairie de Bruges l’autorisation d’ouvrir une carrière de pierre à chaux [16] « dans le périmètre entre la limite Est confrontant avec Arthez-d’Asson communaux et la limite Ouest confrontant les montagnes d’Angosse longeant la route de Ferrières ; en un mot tout le versant du coté de l’Ouzon, du bas de la montagne au sommet est demandé par l’intéressé ». Cette demande concerne donc toute la rive gauche de l’Ouzon entre les limites d’Arthez-d’Asson et de Louvie Soubiron, c’est à dire la montagne située au dessus de l’Artigue de la borde, du Pic de Mondragon au Perdigos.
Rochet vient de se retirer de l’affaire ; il a également renoncé à ses vues sur la mine de Baburet. Roch – qui avait négligé de payer sa redevance pour l’année 1911 et risquait donc d’être déchu de ses droits, a visiblement trouvé de solides appuis financiers[17]].
Jean Henri Abbadie
Mai 1912. Surgit alors un troisième personnage , Jean Henri Abbadie, agent général d’un syndicat financier domicilié à Pau [18]. Il demande un permis de recherches pour des mines de fer, de plomb argentifère et des sources minérales. Ne négligeant aucun appui politique et peu avare de promesses, il fait miroiter aux yeux des communes un avenir économique glorieux : établissement thermal à Arthez-d’Asson, mise en exploitation de riches mines de fer, de cuivre, de plomb argentifère, d’ardoisières, de carrières, établissement d’une voie ferrée jusqu’à Ferrières [19].
Et voici, à nouveau, les communes partagées entre deux propositions, à nouveau des interventions préfectorales et politiques, des considérations juridiques créant un imbroglio difficile à déchiffrer [20]. Roch fait monter les enchères, proposant d’abord des indemnités de 200 F aux communes (cinq fois sa proposition initiale) [21], puis de 500 F, quelques jours plus tard [22], y ajoutant 25 centimes par tonne de minerai extraite. Les services de Mines et la Préfecture poussent alors les mairies à accepter la proposition Roch [23].
Clément Gary
En janvier 1913, un quatrième personnage vient encore compliquer la donne : M.Clément Gary, ingénieur civil, demeurant à Toulouse . Il s’était déjà manifesté en 1907, et avait obtenu une autorisation de recherches délivrée par la mairie d’Arthez-d’Asson [24] . En fait, ce M. Gary n’avait jamais entrepris de travaux de recherches, ni d’ailleurs payé à la commune les indemnités dues. Il revient avec de nouvelles propositions, en tant que mandataire d’un ingénieur agricole de la région toulousaine, M. Eugène Rouart [25]. La Préfecture renvoie le dossier aux communes en donnant la préférence à Roch ou Abbadie.
Toute cette affaire, particulièrement confuse, est compliquée par des légèretés administratives, les communes accordant des autorisations de recherches sur des terrains indivis sans consulter leurs co-indivisionnaires, d’où des rappels à l’ordre et des annulations de décision par le Préfet.
L’usine d’Urbain Roch
Finalement, le 13 février 1913, les communes accordent définitivement le permis de recherches pour trois ans et d’exploitation pour 15 ans à M. Roch, décision entérinée, le 11 avril 1913, par le Préfet [26].
Le document essentiel est un rapport du subdivisionnaire du service des Mines , daté du 20 juin 1917 [27]. Dans ce rapport qui décrit les conditions de gisement et d’exploitation des « phosphates noirs » des Basses-Pyrénées, M. Gardes, sous-ingénieur, décrit ainsi les travaux entrepris à l’Artigue de la borde :
« Enfin, M. Roch Urbain, industriel à Roquefort-sur-Soulzon (Aveyron), actuellement domicilié à Arthez-d’Asson (Basses-Pyrénées), a entrepris des recherches analogues sur les terrains appartenant par indivision aux communes d’Asson, d’Arthez-d’Asson et de Bruges. Dans le courant de l’année 1914, il avait établi, pour le traitement des phosphates, une usine au lieu dit « Pont de Larressec », à 15 kilomètres de distance de la gare de Coarraze-Nay.
Cette usine, inachevée au moment de la déclaration de guerre, est utilisée actuellement par M. Roch pour la fabrication de la dolomie frittée qu’il livre aux usines du Saut-du-Tarn [28] . M. Roch paraît avoir momentanément abandonné son projet primitif d’exploitation des phosphates. […]
Enfin, [les gisements] d’Asson, d’Arthez-d’Asson et de Bruges, paraissent plus étendus, mais cependant leur valeur industrielle est loin d’être définie par les travaux effectués jusqu’à ce jour. Leur mise en exploitation comporterait en premier lieu des travaux de reconnaissance plus sérieux et ensuite l’aménagement complet de l’usine de traitement du Pont de Larressec. »
Le concassage de phosphates noirs ?
En avril 1913, Urbain Roch a donc obtenu l’autorisation de recherches de toutes sortes de minerais dans les terrains indivis entre Asson et Arthez-d’Asson, donc sur la rive droite de l’Ouzon, et sur les terrains indivis d’Asson et Bruges, sur la rive gauche. Il a acquis un terrain à l’Artigue de la borde, sur le territoire d’Asson, et entreprend d’y construire une usine.
Son intention première est d’exploiter et commercialiser des « phosphates noirs ». M. Gardes, sous-ingénieur des Mines conforte cette hypothèse. Ces phosphates, se présentant, après triage, sous forme de nodules noirâtres de quelques centimètres de diamètre qui doivent être concassés et mis en sac. Ils sont alors vendus comme engrais phosphaté.
Une telle préparation nécessite un bocard ou un concasseur. En principe, une telle installation est, à l’époque, actionnée par une roue hydraulique traditionnelle ou une roue Pelton robuste et moins encombrante que les anciennes roues en bois des moulins, forges et martinets. Il faut donc établir une prise d’eau et un canal d’amenée. Le plan cadastral du site porte bien l’indication des ruines et d’une sorte de canal qui les traverse. Mais, il est peu probable que ces installations aient existé.
Il n’y a pas de phosphates noirs dans la vallée de l’Ouzom.
Géologiquement, on ne les trouve, dans les Pyrénées, qu’à un niveau de transition Dévonien-Carbonifère. Or, il n’y a pas de terrains de cet âge dans la vallée de l’Ouzom. Ces phosphates sont pourtant attestés par le rapport du subdivisionnaire des Mines. Faut-il en conclure que d’autres terrains contiennent aussi des phosphates noirs ou des roches y ressemblant ? Le subdivisionnaire s’est-il laissé abuser par les rapports de Roch ? Pourtant, la carte géologique au 1/80 000, feuille « Tarbes », avait été publiée en 1904 et repérait déjà, très clairement, les niveaux à nodules phosphatés.
Il est plus que probable que le « géologue » ou « l’expert » envoyés par Roch sur le terrain a confondu les marnes noires dites de « Sainte-Suzanne », qui forment le soubassement du Pic de Monbula et du Pic de Mondragon, et qui constituent aussi le sous-sol du quartier Angosse, avec des phosphates noirs. Ces marnes se délitent en effet en boulettes noirâtres, mais ne sont constituées que d’un mélange de calcaire et d’argile, sans phosphates. C’est à l’analyse chimique qu’on a du constater qu’elles ne contenaient pas de phosphates.
– Voir sur la carte géologique d’Arthez-d’Asson le niveau de marnes noires de « Sainte-Suzanne » (étage n5 bédoulien) sur les flancs du pic de Monbula.
En 1917, Roch ne produisait pas de phosphates noirs. Il est même peu probable que le second bâtiment du site ait été construit sous sa direction, à cette époque.
La production de dolomie frittée ?
Ne pouvant produire de phosphates, Roch s’est donc tourné vers une autre production, comme en témoigne la carte postale représentant « les fours en construction », carte postale qui ne comporte aucun bâtiment au premier plan – hormis les baraquements de chantier.
La dolomie [29] dite frittée, en fait simplement calcinée, est destinée à la fabrication de réfractaires pour les fours sidérurgiques.
« La préparation de la dolomie consiste en une cuisson poussée jusqu’à l’agglomération. La cuisson est indispensable pour diminuer la tendance de la matière à absorber de nouveau au contact de l’air, de l’eau et de l’acide carbonique qui les rendraient impossible à utiliser. En allemand on dit que la dolomie est tuée par la cuisson (en France, on dit frittée). Il est de même pour les carbonates de chaux et de magnésie [30] ».
L’usine de l’Artigue de la borde est précisément placée au pied d’escarpements de roches dolomitiques d’âge jurassique qui constituent le versant jusqu’au « Pas de Broc ». Ces dolomies de couleur gris clair sont disposées en bancs bien lités, donc facile à exploiter. Elles pouvaient être extraites à quelques mètres du site.
– Voir sur la carte géologique d’Arthez-d’Asson le niveau de dolomies noires qui dominent l’usine (étage j7-3 callovo-oxfordien).
On a donc construit des fours un peu plus sophistiqués que des fours à chaux. Ils étaient probablement munis d’une ventilation destinée à améliorer la combustion du charbon de bois utilisé pour la calcination : les buses arrivant au centre de chaque four étaient-elles reliées à une machine soufflante ? Par l’intermédiaire du réseau de conduites souterraines repérables sur tout le site ? Ou bien s’est on contenté d’une ventilation naturelle ? Les seize piliers cylindriques qui bordent chaque rangée de seize fours servaient-ils de support à des rampes de chargement ? Aucun document, à ce jour, n’apporte d’information sur le fonctionnement de cette installation.
Il est étonnant aussi de constater l’absence totale de traces de « feu » sur les structures des fours : les maçonneries constituant les fours ne sont pas cuites ni calcinées, alors même qu’elles sont bâties en moellons de dolomie.
Alors, comment Roch produisait-il la dolomie frittée qu’il livrait aux usines du Saut-du-Tarn ? Utilisait-il les fours dont on retrouve les restes ? Ou bien, plutôt, des fours de type « four à chaux primitif », que l’on édifiait pour chaque opération ?
A-t-il fait construire les autres bâtiments dont on retrouve les vestiges sur le site ? C’est peu probable.
L’utilisation exacte des installations par Roch reste donc à éclaircir. Sans doute a-t’il produit de la dolomie frittée, mais comment ?
Après 1920, la « Compagnie Industrielle Forestière »
On sait que le site a été racheté, vers 1920, par une « Compagnie Industrielle Forestière », comme l’indique le plan de la passerelle construite par la dite compagnie [31]. Une lettre de l’administrateur de la Compagnie au maire d’Asson précise qu’une « usine est en construction » au « Prat de Laborde » [32].
La compagnie exploitait les forêts de Monbula et de Mondragon. Les grumes étaient évacuées par câbles porteurs [33]. C’est, certainement, cette compagnie qui a construit les autres bâtiments. Les premiers, en bordure de l’Ouzom, auraient pu servir d’habitations, de cantine ou de bureaux, mais aussi d’espaces de stockage. Le grand bâtiment existant au deuxième plan, avec son canal souterrain et ses larges ouvertures était-il une scierie ?
Enfin, la Compagnie Industrielle Forestière utilisait-elle les fours – on a parlé de fabrication de charbon de bois, voire de goudron ? Toutes ces questions sont, actuellement, sans répons
En guise de conclusion provisoire
L’usine de l’Artigue de la borde, construite de 1914 aux années 1920 a produit, pendant la Première guerre mondiale de la dolomie frittée destinée à l’usine du Saut-du-Tarn. Après la guerre, elle a changé de propriétaire et de destination sous l’égide d’une compagnie d’exploitation forestière.
Les vestiges archéologiques sont difficiles à interpréter, mais il a bien existé des « fours » à l’arrière du site. Il n’est pas certain qu’ils aient été utilisés.
– Appel à contribution.
Qui peut apporter d’autres informations, ou des documents sur la Compagnie Industrielle Forestière ?
Notes
[1] Dieu monstrueux imaginé par l’écrivain étasunien Lovecraft dans la nouvelle l’appel de Cthuhlu, en 1926. Voir l’article Cthulhu sur l’encyclopédie en ligne Wikipedia ou le site consacré à Lovecraft.
[2] Une artigue est une prairie humide située en bordure d’une rivière ; l’artigue de la borde est donc la prairie (humide) de la grange.
[3] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 7 S 11. Cette passerelle fut construite en 1920 pour les besoins de la Compagnie Industrielle Forestière au « droit de ses usines ». Le dossier contient un plan au 1/50 de la passerelle. Cette compagnie exploita les bois de Mondragon et de Monbula. Elle avait établi des câbles de transport des grumes depuis les exploitations forestières jusqu’à la passerelle – appelée « Pont de l’Arhangaux » sur le plan cité.
Sur le plan cadastral et la carte IGN, le quartier d’Asson, rive gauche, en face de l’usine, est le « quartier Arangou ».
[4] Cette carte postale a été diffusée, sous forme de photocopies, dans la vallée de l’Ouzom, sans que l’on sache qui possède la carte postale originelle. On verra plus loin que cette carte postale date probablement de 1914.
[5] Il y en a d’autres : le sieur Préchacq Jean, de Nay, qui recherchait des minerais d’argent ou le sieur Cazenave Alain, tailleur de pierres à Nay, qui aurait trouvé une mine d’argent à la limite d’Asson et de Saint-Pé, des gens qui veulent exploiter les sources minérales d’Arthez-d’Asson, ou les anciennes mines de fer de Larreulet, des ardoisières, des carrières de marbre…
[6] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 2. Lettre du Préfet au maire d’Arthez-d’Asson, 19 novembre 1909 et Rapport du contrôleur des Mines, 25 octobre 1909.
[7] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 2. Lettre du maire d’Arthez-d’Asson au Préfet, 3 juillet 1910.
[8] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Lettre du sous-préfet de Sainte-Affrique au Préfet de l’Aveyron, 7 novembre 1914. Le sous préfet répond à une demande d’enquête du Préfet des Basses-Pyrénées : M. Roch était « soupçonné de représenter des intérêts allemands ». Ces allégations sont vivement réfutées par le sous-préfet.
[9] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 2. Lettre du Préfet au député de Pau, M. d’Iriart d’Etchepare
[10] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 2. Extrait du registre des délibérations de la commune d’Asson, 14 août 1910.
[11] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 2. Extrait du registre des délibérations de la commune d’Asson, 29 août 1910.
[12] Ouenza, dans l’est de l’Algérie, construite au début du XXème siècle autour d’une mine de fer.
[13]Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 2. Lettre du docteur Rochet au Préfet, 4 août 1910
[14] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 2. Lettre du docteur Rochet au Préfet, 29 septembre 1910.
[15] Pour plus de détails sur cette affaire, voir : Émile Pujolle, « La mine de fer de Baburet, de la fermeture des forges à la fin de l’exploitation minière (1866-1962) », Revue d’histoire industrielle des Pyrénées Occidentales, 2006, n° 1, p. 57-92.
[16] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Lettre de M. Roch au maire de Bruges, 13 avril 1912
[17] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Lettre de M. Roch au Préfet, 6 juillet 1912
[18] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Extrait du registre des délibérations de la commune d’Arthez-d’Asson, mai 1912.
[19] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Lettre de M. Abbadie au Préfet, 5 juillet 1912.
[20] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Inspection des Mines, Rapport du subdivisionnaire, 15 juillet 1912
[21] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Lettre de M. Roch au maire de Bruges, 13 août 1912
[22] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Lettre de M. Roch au maire d’Arthez-d’Asson, 26 octobre 1912
[23] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Inspection des Mines, Rapport du subdivisionnaire, 20 décembre 1912
[24] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 2. Extraits du registre des délibérations de la commune d’Arthez-d’Asson, 14 et 29 août 1910.
[25] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Lettre de M. Gary à « son cher ami », probablement Louis Iriart d’Etchepare, alors député des Basses-Pyrénées., 6 janvier 1913.
[26] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Courrier du Préfet au maire de Bruges, 13 avril 1913.
[27] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 8 S 3. Ressources du département des Basses-Pyrénées en phosphates de chaux, 20 juin 1917.
[28] Usine métallurgique construite en 1824, au bord du Tarn, à Saint-Juéry, près d’Albi. Spécialisée dès l’origine dans la production d’acier et la fabrication d’outils (limes, râpes, faux…), elle est l’une des rares entreprises en France à avoir expérimenté la plupart des techniques sidérurgiques. Ses produits, connus sous les marques Talabot et SDT, ont atteint une renommée mondiale.
[29] La dolomie est un carbonate de calcium et de magnésium.
[30] A. Ledebur (traduit de l’allemand par Barbary de Langlade revu et annoté par F.Valton), Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer, 1895, Librairie polytechnique Baudry et Cie, éditeur, Tome I, p. 182-186. L’ouvrage est consultable sur le site de la BNF. Voir Ledebur. p.183
[31] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 7 S 11. Plan de la passerelle de l’usine du Prat de Laborde, 12 octobre 1920.
[32] Arch. dép. des Pyr.-Atl. 7 S 11. Lettre de M. Lachassagne aux maires d’Asson et de Bruges, 28 juin 1920. « Prat de Laborde » – signifiant pré de Laborde est une autre appellation du même lieu.
[33] Informations rapportées par Édouard Lacoue et André Grangé, d’Arthez-d’Asson, mars 2008.
25 avril 2008 par Émile Pujolle